L'habit ne fait pas le moine dit-on et l'adage s'illustrait dans la blondinette. Elle portait à présent de belles tenues, se faisait coiffer pour bien paraitre en société. Mais ses manières et sa façon de parler étaient encore bien significatifs de son origine. La roturière s'étant trouvée anoblie par l'union avait quelques difficultés pour s'adapter à un monde qui n'était pas le sien. Elle avait connu son époux avant que l'anoblissement ne soit à l'ordre du jour, elle aurait au fond d'elle souhaité rester parmi les simples gens, loin d'un monde où pour elle, l'apparence semblait compter plus que l'être. Or la vie, ou le destin, en avait décidé autrement. Elle ne tirait d'ailleurs aucune gloire à se trouver noble par le mariage, son objectif était d'éviter le plus possible d'attirer la gène ou la honte sur sa moitié. Ainsi elle apprenait à se tenir et bien que son expression orale se soit améliorée depuis un an qu'elle côtoyait des personnes éduquées, elle gardait encore un accent de paysanne devenant bien plus prononcé lorsqu'elle s'énervait. Chassez le naturel, il revenait au galop. Et pourtant c'était bien la dernière chose qu'elle souhaitait changer par la force, de peur de ne plus savoir qui elle était de part le changement dans son maintient qui s'opérait.
Le voyant mettre une main devant sa bouche, elle ne comprit pas que l'artiste et homme de noblesse face à elle était en train de réfréner un rire. Regardant le jeu de scels, un large sourire se dessina sur son visage.
- Oh merci beaucoup. C'est qu'c'est vraiment un magnifique ouvrage que vous m'avez fait là. Vous savez, c't'un peu ma marque d'fabrique ce lapin. C'est l'embleme d'ma taverne, et des travaux que j'peux faire. Alors.. qu'vous ayez pu l'reproduire sur un sceau... Ca m'touche beaucoup et m'représente vraiment. Merci du fond du coeur.
Elle se gratta rapidement la tête l'air de chercher quelque chose.
- Par contre j'sais pas combien j'vous dois pour l'travail.